vendredi 29 novembre 2024

Le mur des archevêques

Au milieu de la dernière visite du chantier de la Cathédrale Notre-Dame de Paris avant sa réouverture, soit le 29 novembre 2024, Emmanuel Macron découvre avec surprise que certains des archevêques de Paris n'ont pas utilisé d'armoiries.

 


De gauche à droite, les armoiries des cardinaux Maurice Feltin, Pierre Veuillot et François Marty...

 

Feltin, Veuillot, Marty

... les cardinaux Jean-Marie Lustiger, qui selon les explications de Laurent Ulrich à Emmanuel Macron avait renoncé à des armoiries qui étaient pour lui le signe du pouvoir, André Ving-Trois qui fit de même, puis l'archevêque Michel Aupetit qui n'était pas cardinal, et enfin l'archevêque Laurent Ulrich qui a renoué avec l'usage mais en utilisant le chapeau vert à 2X10 houpes des archevêques.


 
Ce qui donne en gros plan: 

Lustiger, Vint-Trois, Aupetit, Ulrich



Coupé au 1) d’or à une grappe de gueules pamprée de sinople – au 2) de gueules à une nef d’argent équipée du même et habillée d’une voile latine d’or chargée d’un gril du champ.

Petite coquetterie: il y a sur la voile le gril qui est le signe de saint Laurent. Il a réussi donc à garder le symbole de son prénom. Le bateau représente bien sûr celui de Paris, à la différence de la voile d'or, mais sans les ondes de la Seine.

Il avait fait usage d'autres armes, puisqu'il avait été archevêque de Chambéry puis de Lille. La correction est habile, parce que ce n'est pas bien vu en héraldique de mettre des saints sur les armories et d'autre part, elle est une arme qui tendrait à être dite à enquerre vu la proximité du rouge (gueules) et du bleu (azur). La croix blanche est celle de Savoie qui correspond bien à son titulariat de Chambéry, Maurienne et Tarentaise qui correspond plus au moins au département, à deux mini exceptions,

 

Ulrich comme archevêque de Lille

Si des éléments civils apparaissent sur les armories de l'archevêque de Paris, l'inverse est aussi vrai, le 13ème arrondissement de Paris (le vrai, pas celui où on prétend se marier), qui est mon point de chute a une armoirie non officielle qui se montre ainsi:

 

 

Aujourd'hui on y trouve la Bibliothèque François-Mitterrand, la Pitié-Salpêtrière, le centre universitaire Tolbiac. On a la fleur de lys et le G de la manufacture des Gobelins. Les roues dentées évoquent l'industrialisation, mais le plus rigolo c'est la mître: il s'agit d'une allusion au sceau du bailli de Saint-Marcel. Le bourg Saint-Marcel qui dépendait des chanoines de Saint-Marcel. La collégiale Saint-Marcel fut détruite vers 1860.  Le boulevard Saint-Marcel débouche sur l'avenue des Gobelins, c'est à cet angle que se trouvait la collégiale. Saint-Marcel est une station sur la ligne 5. Le faubourg Saint-Marcel est l'un des quartiers chics du XIIIème. Saint-Marcel était le neuvième évêque de Paris (405-435). Son souvenir est aussi évoqué par la rue de la Collégiale toute proche. On peut donc dire que la mître du 13ème est le souvenir de l'évêque Marcel (le neuvième, alors que saint Denis était le premier).

On trouve également une mître sur les armoiries du 3ème arrondissement qui s'origine de l'abbaye de St-Martin des Champs.










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire