Molitor, un décor hautement symbolique
1. Un lieu d’exception, chargé d’histoire
La piscine Molitor n’est pas un simple bassin : c’est un monument de l’Art déco, inauguré en 1929, qui a traversé les époques et les modes. Elle a été le théâtre de révolutions culturelles (naissance du bikini, rendez-vous d’artistes, street art…) et de métamorphoses, passant de la splendeur à l’abandon, puis à la renaissance. Cette capacité à se réinventer fait écho à la mission d’un conclave : choisir un chef pour guider l’Église vers un renouveau.
2. Un espace clos, propice à la délibération
Le conclave exige l’isolement : les cardinaux doivent être coupés du monde pour réfléchir, prier et voter. Molitor, avec ses cabines individuelles qui bordent le bassin, offre un cadre parfait : chaque conclaviste trouve sa « cellule », propice à l’introspection, tandis que les espaces communs (gradins, bassin) deviennent lieux de débats et de cérémonies.
3. L’eau, symbole de purification et de renaissance
Au centre de Molitor, le grand bassin d’eau bleue incarne la pureté, la vie nouvelle, le baptême. Faire voguer l’urne sur l’eau, c’est placer le choix du pape sous le signe de la purification, du passage, du renouvellement. L’eau relie les conclavistes, elle les invite à dépasser les divisions pour faire émerger une figure nouvelle.
4. Un théâtre de la lumière
La verrière et les larges baies de Molitor inondent le bassin de lumière naturelle. Cette lumière, dans la fiction, peut symboliser l’inspiration divine, la clarté recherchée dans le choix du nouveau chef spirituel. Le contraste entre les cabines ombragées et le bassin éclatant met en scène le passage de l’ombre à la lumière, de l’incertitude à la révélation.
5. Un lieu de mixité sociale et de modernité
Molitor, c’est aussi l’ouverture : un lieu où se croisent sportifs, artistes, familles, célébrités. En y installant un conclave, la fiction donne à voir une Église qui s’ancre dans la modernité, qui dialogue avec la société, qui ose sortir des palais pour s’immerger dans la vie urbaine et populaire.
En résumé
Molitor est un décor idéal pour un conclave car il conjugue :
L’histoire et la renaissance (comme l’Église elle-même)
L’isolement et la communauté (cabines/cellules et agora du bassin)
Le symbole de l’eau (purification, renouveau)
La lumière (inspiration, révélation)
La modernité et l’ouverture (un conclave hors les murs, au cœur de la ville)
Ils arrivèrent, ces cardinaux, convoqués par l’Esprit et la fantaisie, convoquant à leur tour l’histoire de Paris. Chacun avait sa rue : comme si la ville, dans sa sagesse, avait voulu inscrire leur souvenir dans la pierre, la signalétique et, parfois, dans les embouteillages.
La théologie médiane qui se dégage de l’ensemble des cardinaux honorés à Paris à travers la toponymie révèle une synthèse originale des grands courants qui ont traversé l’histoire de l’Église de France, articulée autour de trois pôles principaux : le gallicanisme traditionnel, le rigorisme canoniste ou spirituel, et l’élan réformateur pastoral et social.
1. Le gallicanisme traditionnel
Une part significative des cardinaux honorés (Georges d’Amboise, Louis François de Bausset, Jean-Baptiste de Belloy, Bertrand de Chanac, André Hercule de Fleury, Henri de Gondi, Louis-René-Édouard de Rohan…) sont associés à la tradition gallicane. Le gallicanisme, doctrine politico-religieuse française, affirme l’autonomie de l’Église de France par rapport à Rome, limitant le pouvoir du pape aux questions strictement spirituelles, et reconnaissant au roi et à l’épiscopat français un rôle prééminent dans la gestion ecclésiale et la nomination des évêques123. Cette orientation exprime une volonté d’équilibre entre fidélité à la catholicité et affirmation d’une identité nationale de l’Église, soucieuse de ses traditions et de son rapport à l’État.
2. Le rigorisme canoniste ou spirituel
Un autre groupe de cardinaux, tels que Jean Dormans de Beauvais, Simon de Cramaud, Jean Lemoine, François de Tournon (canonistes), Charles Borromée, Saint Hippolyte, Saint Jules Ier, Pierre de Morrone, Saint Pierre (spirituels), incarne le rigorisme. Ce courant se caractérise par une stricte observance des règles, une exigence morale élevée, et une fidélité sans compromis à la discipline ecclésiastique4. Historiquement, le rigorisme a traversé l’Église lors de périodes de réforme ou de réaction à des relâchements perçus dans la pratique religieuse, et il a souvent été associé à des mouvements de renouveau spirituel ou à des figures de sainteté exemplaire.
3. La réforme pastorale et sociale
Enfin, de nombreux cardinaux honorés à Paris sont qualifiés de réformateurs, qu’ils soient pastoraux (Léon-Adolphe Amette, Jean-Louis Lefebvre de Cheverus, Jean-Marie Lustiger, François-Nicolas-Madeleine Morlot, Pierre André Charles Petit de Julleville, Karol Wojtyła/Jean-Paul II) ou sociaux (Gerbert d’Aurillac/Sylvestre II, Louis-Ernest Dubois, Joseph Hippolyte Guibert, Charles Lavigerie, Jean Verdier, Désiré-Joseph Mercier, Stefan Wyszyński). Ces figures incarnent l’attention à la transformation de la société, à la justice sociale, à l’adaptation de l’Église aux besoins du temps et à la réforme des pratiques pastorales, dans la ligne des grands mouvements de réforme catholique des XIXe et XXe siècles.
4. Le courant diplomatique
Un quatrième pôle, plus transversal, est celui des « traditionnels diplomates » (Jean du Bellay, René de Birague, Joseph Fesch, Guillaume-Egon von Fürstenberg, Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne, Jules Mazarin, Armand Jean du Plessis de Richelieu). Ces cardinaux, souvent issus de l’Ancien Régime, illustrent la dimension médiatrice et universelle de l’Église, son rôle dans la construction de la paix et la gestion des rapports entre États et Église, une fonction historiquement valorisée dans la tradition catholique française.
Synthèse : une théologie médiane
La présence équilibrée de ces différentes tendances dans la toponymie parisienne signale une théologie médiane propre à l’histoire religieuse française :
Équilibre entre autonomie nationale (gallicanisme) et fidélité à l’universalité catholique ;
Tension féconde entre exigence morale/rigoriste et souci pastoral/réformateur ;
Reconnaissance du rôle social et diplomatique de l’Église dans la société.
Cette synthèse n’est ni purement ultramontaine (centralisée sur Rome), ni exclusivement gallicane, ni strictement rigoriste, ni uniquement réformatrice. Elle exprime la volonté de conjuguer tradition et réforme, autorité et service, fidélité aux principes et adaptation aux circonstances, dans une Église consciente de sa mission à la fois spirituelle, sociale et nationale
Voici donc, en procession solennelle (et parfois un peu essoufflée), l’assemblée complète :
Georges d’Amboise — Rue d’Amboise — Traditionnel gallican
Léon-Adolphe Amette — Place du Cardinal-Amette — Réformateur pastoral
Gerbert d’Aurillac (Sylvestre II) — Rue Gerbert — Réformateur social
Louis François de Bausset — Rue de Bausset — Traditionnel gallican
Jean Dormans de Beauvais — Rue Jean de Beauvais — Rigoriste canoniste
Jean-Baptiste de Belloy — Rue de Belloy — Traditionnel gallican
Jean du Bellay — Rue du Bellay — Traditionnel diplomate
René de Birague — Rue de Birague — Traditionnel diplomate
Charles Borromée — Rue de Borromée, Place Saint-Charles — Rigoriste spirituel
Bertrand de Chanac — Rue & Passage des Patriarches — Traditionnel gallican
Jean-Louis Lefebvre de Cheverus — Rue de Cheverus — Réformateur pastoral
Simon de Cramaud — Rue & Passage des Patriarches — Rigoriste canoniste
Louis-Ernest Dubois — Rue Cardinal-Dubois — Réformateur social
Joseph Fesch — Ancienne rue Fesch (devenue rue de Châteaudun) — Traditionnel diplomate
André Hercule de Fleury — Rue de Fleury (disparue) — Traditionnel gallican
Guillaume-Egon von Fürstenberg — Rue de Furstenberg — Traditionnel diplomate
Henri de Gondi — Rue Henri de Gondi — Traditionnel gallican
Joseph Hippolyte Guibert — Rue du Cardinal-Guibert — Réformateur social
Saint Hippolyte — Rue Saint-Hippolyte — Rigoriste spirituel
Saint Jules Ier — Passage Saint-Jules — Rigoriste spirituel
Emmanuel-Théodose de La Tour d’Auvergne — Rue La Tour-d’Auvergne — Traditionnel diplomate
Charles Lavigerie — Place du Cardinal-Lavigerie — Réformateur social
Jean Lemoine — Rue du Cardinal-Lemoine — Rigoriste canoniste
Jean-Marie Lustiger — Petit Pont Cardinal Lustiger — Réformateur pastoral
Jules Mazarin — Rue Mazarine — Traditionnel diplomate
Désiré-Joseph Mercier — Rue du Cardinal-Mercier — Réformateur social
François-Nicolas-Madeleine Morlot — Rue Morlot — Réformateur pastoral
Pierre de Morrone (Célestin V) — Quai des Célestins — Rigoriste spirituel
Pierre André Charles Petit de Julleville — Square du Cardinal-Petit-de-Julleville — Réformateur pastoral
Saint Pierre — Rue Neuve-Saint-Pierre, Place Saint-Pierre, Cour Saint-Pierre, Impasse Saint-Pierre, Rue de Saint-Pétersbourg, Rue des Saints-Pères — Rigoriste spirituel
Armand Jean du Plessis de Richelieu — Rue de Richelieu — Traditionnel diplomate
Louis-René-Édouard de Rohan — Rue de Rohan — Traditionnel gallican
François de Tournon — Rue de Tournon — Rigoriste canoniste
Jean Verdier — Square du Cardinal-Verdier — Réformateur social
Stefan Wyszyński — Square du Cardinal-Wyszynski — Réformateur social
Karol Wojtyła (Jean-Paul II) — Parvis Notre-Dame – place Jean-Paul-II — Réformateur pastoral
Chacun avait sa rue, sa place, son square, parfois même un quai ou un passage : autant de stations dans la grande litanie urbaine, où l’on peut prier, méditer ou simplement attendre le bus en bonne compagnie.
L’ouverture du conclave : Molitor, cathédrale aquatique
Au matin, la piscine Molitor se fait cathédrale. Les conclavistes, venus de toutes les rues de Paris, prennent possession des cabines. Les gradins bruissent, le bassin attend, l’urne flottante tangue doucement à la surface, tandis que les anges — ou peut-être quelques mouettes — survolent la scène.
Au centre du grand bassin de Molitor, là où la lumière des verrières vient danser sur l’eau, trône l’urne flottante : véritable arche de la décision, barque fragile et sacrée, oscillant doucement au gré des remous et des inspirations du Saint-Esprit (et, parfois, d’un courant d’air facétieux).
L’urne, conçue pour ce conclave unique, n’est ni de bois ni d’argent, mais de verre épais, cerclé de laiton patiné, comme un reliquaire moderne. Sa forme évoque à la fois la nef d’une église et la coque d’un petit bateau, rappelant la barque de Pierre voguant sur la mer de Galilée — ou, à Molitor, sur la mer chlorée.
Sa surface est ornée de mosaïques colorées, fragments de faïence, clin d’œil aux carreaux de la piscine, représentant des colombes, des poissons, des lys et des rameaux d’olivier. Sur chaque face, une inscription latine : « Unitas in Aqua et Spiritu » — « Unité dans l’eau et l’Esprit ».
L’urne flotte grâce à un socle invisible, ingénieusement lesté, qui la maintient droite même lorsque les bulletins s’y accumulent : car il ne faudrait pas qu’un excès de votes la fasse chavirer, ce qui serait fâcheux pour la collégialité et pour la liturgie.
À chaque tour, les cardinaux glissent leur bulletin dans une fente discrète, puis donnent à l’urne une légère impulsion, la regardant voguer lentement d’un bord à l’autre du bassin, comme une prière silencieuse portée par le courant.
On raconte que, lors du premier tour, un cardinal trop enthousiaste lança son bulletin avec tant d’élan que l’urne fit une pirouette aquatique, déclenchant un fou rire discret mais contagieux parmi les conclavistes — car même dans le plus solennel des conclaves, l’Esprit sait faire des vagues.
Ainsi, l’urne flottante de Molitor, fragile et majestueuse, devint le symbole d’une Église en mouvement : portée par l’eau, guidée par l’Esprit, et toujours prête à accueillir, sur ses flots, la voix de tous ses membres.
Les réformateurs sociaux (Lavigerie, Mercier, Dubois, Wyszyński, Guibert, Verdier…) rêvent d’une Église ouverte et engagée.
Les réformateurs pastoraux (Lustiger, Amette, Wojtyła, Petit de Julleville, Cheverus, Morlot…) prônent dialogue et proximité.
Les traditionnels gallicans (d’Amboise, de Belloy, de Bausset, de Gondi, de Chanac, de Rohan, de Fleury…) défendent l’autonomie de l’Église de France.
Les traditionnels diplomates (du Bellay, Mazarin, de Birague, Richelieu, de La Tour d’Auvergne, von Fürstenberg, Fesch…) négocient alliances et compromis.
Les rigoristes canonistes (Dormans, Cramaud, Lemoine, de Tournon…) et spirituels (Borromée, Pierre, Hippolyte, Jules Ier, de Morrone…) prient à l’écart, veillant à la pureté de la doctrine.
A Molitor, le déplacement vers l’urne flottante se fait avec une solennité mêlée de grâce et d’intimité, adaptée au décor unique de la piscine transformée en cathédrale.
Chaque cardinal quitte sa cabine, devenue cellule de méditation, et rejoint à pas mesurés les gradins-agora qui bordent le bassin. De là, il descend vers le bord de l’eau, où l’urne flottante, délicate barque de verre et de mosaïques, attend au centre du bassin.
Pour atteindre l’urne, le cardinal emprunte une passerelle étroite et discrète, semblable à un ponton, qui traverse le bassin sans troubler la surface immobile de l’eau. Ce chemin suspendu,à la fois fragile et sûr, symbolise le passage entre isolement et communion, entre réflexion personnelle et acte collectif.
Arrivé au bord, le cardinal s’incline humblement devant l’urne, glisse son bulletin dans la fente prévue à cet effet, puis, avec un geste léger, donne une petite impulsion à l’urne pour la faire voguer doucement, comme une prière portée par le courant.
Puis, il regagne sa cabine par le même chemin, en silence, laissant place au suivant. Ce ballet discret, empreint de recueillement, fait de chaque vote un acte à la fois personnel et profondément communautaire, où l’eau, la lumière et la pierre de Molitor deviennent témoins d’une élection guidée par l’Esprit.
Ainsi, le déplacement vers l’urne n’est pas qu’un simple geste mécanique : c’est un pèlerinage symbolique, un passage entre solitude et fraternité, entre foi et espérance.
Chacun glisse son bulletin dans l’urne flottante, qui ondule au centre du bassin. Aucun camp n’approche de la majorité. Les gallicans et diplomates s’observent, les réformateurs affichent leur unité, les rigoristes restent impassibles.
Fumée noire s’élève d’un sèche-cheveux bricolé, car même à Molitor, la tradition a droit à son clin d’œil.
Débats, amitiés et concessions
Les débats s’engagent dans les cabines, sur les gradins, au bord de l’eau.
Lustiger et Wojtyła dialoguent avec Lavigerie :
— L’Église doit écouter la ville, la jeunesse, les pauvres !
Du Bellay et Mazarin proposent :
— Un compromis, un pape rassembleur, respectueux de la tradition mais ouvert au monde !
Dormans et Borromée rappellent :
— Sans rigueur, pas de renouveau véritable. L’Église doit rester fidèle à sa mission.
Guibert et Petit de Julleville se souviennent de combats pour l’éducation.
De Belloy et de Gondi évoquent la grandeur du clergé parisien.
Deuxième tour : premiers ralliements
Les réformateurs sociaux et pastoraux commencent à s’unir derrière Lustiger et Wojtyła.
Les gallicans hésitent entre du Bellay et Richelieu.
Les diplomates pressent du Bellay d’accepter un programme d’ouverture.
Résultat :
Du Bellay progresse nettement, grâce à l’appui de Birague et Mazarin.
Les rigoristes, divisés, commencent à écouter les propositions de compromis.
Fumée noire, mais l’ambiance se réchauffe.
Troisième tour : alliances de quartier
Dans la nuit, les alliances ne sont plus seulement idéologiques, mais aussi géographiques :
Le Marais (rues du Bellay, de Birague, quai des Célestins, rue de Rohan) se réunit :
— Nous, du centre historique, devons parler d’une seule voix.Le Quartier Latin (rue du Cardinal-Lemoine, rue Jean de Beauvais, Petit Pont Cardinal Lustiger, rue des Patriarches) se concerte :
— L’esprit universitaire et pastoral doit peser.Le 15e (rue Gerbert, rue de Bausset, rue de Borromée) forme un bloc :
— La tradition populaire et ouvrière veut être entendue.Le 17e (place du Cardinal-Amette, rue du Cardinal-Guibert, square du Cardinal-Petit-de-Julleville) discute d’un ralliement commun.
Du Bellay promet d’associer les quartiers populaires à la réforme, d’écouter les voix du Marais et du Quartier Latin.
Quatrième tour : la vague du bassin
Les bulletins affluent pour du Bellay.
Le Marais et le Quartier Latin se rallient, séduits par la promesse d’unité.
Le 15e et le 17e suivent, rassurés sur la place de la tradition.
Les saints (Pierre, Hippolyte, Jules Ier) donnent l’exemple du pardon et de l’unité.
Fumée blanche jaillit, acclamée par tous.
Acceptation et proclamation
Dormans (Jean de Beauvais), vice-doyen, s’avance sur le plongeoir :
— Eminence du Bellay, acceptez-vous votre élection au siège de Pierre ?
Du Bellay, ému, répond :
— J’accepte, et je prendrai le nom de Jean XXIV, pour unir Paris, la tradition et l’avenir.
Mazarin, protodiacre, proclame depuis le haut du toboggan :
— Annuntio vobis gaudium magnum : Habemus Papam ! Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Ioannem du Bellay, qui sibi nomen imposuit Ioannes XXIV.
Sonnet du nouveau pape Jean XXIV
Paris, où la lumière danse sur la faïence,
Où la foi et la ville s’unissent au matin,
J’ai vu, dans le bassin, renaître l’espérance
De ton peuple en chemin
Les cabines bruissaient de débats fraternels,
Les voix du Marais, du Latin, du passé,
Ont noué dans l’eau claire un pacte éternel,
Pour bâtir une Église où tout peut s’embrasser.
Je n’ai point recherché la pourpre ni le rang
Mais l’appel du troupeau, la paix et l'espérance
Et la force d’aimer, humble mais vigilant.
Je rends grâce à Celui dont la main nous arrange
Et promets d'être ici, pélerin vigilan
Gardien d'un peuple uni, d'une Eglise qui change.
Premier sermon de Jean XXIV
Chers frères et sœurs,
Dans cette piscine, symbole de purification et de renouveau, nous avons appris à conjuguer nos différences, à écouter la voix des quartiers, des pauvres, des savants, des saints et des humbles.
L’Église de Paris, forte de son histoire, doit être aujourd’hui une Église de la rencontre, du dialogue, du service.
Nous serons fidèles à la tradition, mais ouverts à l’inattendu de l’Esprit.
Nous serons rigoureux dans la foi, mais miséricordieux dans l’accueil.
Nous serons pasteurs, non princes ; serviteurs, non maîtres.
Que la paix du Christ, née dans les eaux de ce bassin, rayonne sur Paris et sur le monde !
Ainsi s’achève ce conclave unique, où la piscine Molitor, bassin plein, aura vu naître, dans l’amitié, la diversité et les quartiers de Paris, un nouveau souffle pour l’Église.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire