Liste des conclavistes:
Il faut être cardinal, et avoir ou avoir eu une rue dédiée à Paris.
Les cardinaux avec leur rue parisienne associée et leur tendance idéologique affinée :
d’Amboise, Georges — Rue d’Amboise — Traditionnel gallican
Amette, Léon-Adolphe — Place du Cardinal-Amette — Réformateur pastoral
d’Aurillac, Gerbert (Sylvestre II) — Rue Gerbert, Square Gerbert-Blomet — Réformateur social
de Bausset, Louis François — Rue de Bausset — Traditionnel gallican
de Beauvais, Jean Dormans — Rue Jean de Beauvais — Rigoriste canoniste
de Belloy, Jean-Baptiste — Rue de Belloy — Traditionnel gallican
du Bellay, Jean — Rue du Bellay — Traditionnel diplomate
de Birague, René — Rue de Birague — Traditionnel diplomate
Borromée, Charles — Rue de Borromée, Place Saint-Charles — Rigoriste spirituel
de Chanac, Bertrand — Rue & Passage des Patriarches — Traditionnel gallican
Lefebvre de Cheverus, Jean-Louis — Rue de Cheverus — Réformateur pastoral
de Cramaud, Simon — Rue & Passage des Patriarches — Rigoriste canoniste
Dubois, Louis-Ernest — Rue Cardinal-Dubois — Réformateur social
Fesch, Joseph — Ancienne rue Fesch (devenue rue de Châteaudun) — Traditionnel diplomate
de Fleury, André Hercule — Rue de Fleury (disparue) — Traditionnel gallican
von Fürstenberg, Guillaume-Egon — Rue de Furstenberg — Traditionnel diplomate
de Gondi, Henri — Rue Henri de Gondi — Traditionnel gallican
Guibert, Joseph Hippolyte — Rue du Cardinal-Guibert — Réformateur social
Hippolyte, Saint — Rue Saint-Hippolyte — Rigoriste spirituel
Jules Ier, Saint — Passage Saint-Jules — Rigoriste spirituel
de La Tour d’Auvergne, Emmanuel-Théodose — Rue La Tour-d’Auvergne — Traditionnel diplomate
Lavigerie, Charles — Place du Cardinal-Lavigerie — Réformateur social
Lemoine, Jean — Rue du Cardinal-Lemoine — Rigoriste canoniste
Lustiger, Jean-Marie — Petit Pont Cardinal Lustiger — Réformateur pastoral
Mazarin, Jules — Rue Mazarine — Traditionnel diplomate
Mercier, Désiré-Joseph — Rue du Cardinal-Mercier — Réformateur social
Morlot, François-Nicolas-Madeleine — Rue Morlot — Réformateur pastoral
de Morrone, Pierre (Célestin V) — Quai des Célestins — Rigoriste spirituel
Petit de Julleville, Pierre André Charles — Square du Cardinal-Petit-de-Julleville — Réformateur pastoral
Pierre, Saint — Rue Neuve-Saint-Pierre, Place Saint-Pierre, Cour Saint-Pierre, Impasse Saint-Pierre, Rue de Saint-Pétersbourg, Rue des Saints-Pères — Rigoriste spirituel
du Plessis de Richelieu, Armand Jean — Rue de Richelieu — Traditionnel diplomate
Roncalli, Angelo Giuseppe (Jean XXIII) — (Pas d’odonyme parisien connu) — Réformateur pastoral
de Rohan, Louis-René-Édouard — Rue de Rohan — Traditionnel gallican
de Tournon, François — Rue de Tournon — Rigoriste canoniste
Verdier, Jean — Square du Cardinal-Verdier — Réformateur social
Wyszyński, Stefan — Square du Cardinal-Wyszynski — Réformateur social
Wojtyła, Karol (Jean-Paul II) — Parvis Notre-Dame – place Jean-Paul-II — Réformateur pastoral
Le décor
En ce début d’été, la mythique piscine Molitor, remplie d’eau bleue et limpide, accueille le conclave. Les cabines Art déco servent de cellules, les gradins deviennent agora, et le grand bassin, au cœur de la lumière, est le théâtre des votes. L’urne flottante, décorée de mosaïques, vogue doucement à la surface, symbole d’unité et de renouvellement.
Molitor, un décor hautement symbolique
1. Un lieu d’exception, chargé d’histoire
La piscine Molitor n’est pas un simple bassin : c’est un monument de l’Art déco, inauguré en 1929, qui a traversé les époques et les modes. Elle a été le théâtre de révolutions culturelles (naissance du bikini, rendez-vous d’artistes, street art…) et de métamorphoses, passant de la splendeur à l’abandon, puis à la renaissance. Cette capacité à se réinventer fait écho à la mission d’un conclave : choisir un chef pour guider l’Église vers un renouveau.
2. Un espace clos, propice à la délibération
Le conclave exige l’isolement : les cardinaux doivent être coupés du monde pour réfléchir, prier et voter. Molitor, avec ses cabines individuelles qui bordent le bassin, offre un cadre parfait : chaque conclaviste trouve sa « cellule », propice à l’introspection, tandis que les espaces communs (gradins, bassin) deviennent lieux de débats et de cérémonies.
3. L’eau, symbole de purification et de renaissance
Au centre de Molitor, le grand bassin d’eau bleue incarne la pureté, la vie nouvelle, le baptême. Faire voguer l’urne sur l’eau, c’est placer le choix du pape sous le signe de la purification, du passage, du renouvellement. L’eau relie les conclavistes, elle les invite à dépasser les divisions pour faire émerger une figure nouvelle.
4. Un théâtre de la lumière
La verrière et les larges baies de Molitor inondent le bassin de lumière naturelle. Cette lumière, dans la fiction, peut symboliser l’inspiration divine, la clarté recherchée dans le choix du nouveau chef spirituel. Le contraste entre les cabines ombragées et le bassin éclatant met en scène le passage de l’ombre à la lumière, de l’incertitude à la révélation.
5. Un lieu de mixité sociale et de modernité
Molitor, c’est aussi l’ouverture : un lieu où se croisent sportifs, artistes, familles, célébrités. En y installant un conclave, la fiction donne à voir une Église qui s’ancre dans la modernité, qui dialogue avec la société, qui ose sortir des palais pour s’immerger dans la vie urbaine et populaire.
En résumé
Molitor est un décor idéal pour un conclave car il conjugue :
L’histoire et la renaissance (comme l’Église elle-même)
L’isolement et la communauté (cabines/cellules et agora du bassin)
Le symbole de l’eau (purification, renouveau)
La lumière (inspiration, révélation)
La modernité et l’ouverture (un conclave hors les murs, au cœur de la ville)
Les factions et les premiers débats
Dès la fermeture des portes, les cardinaux se regroupent :
Réformateurs sociaux (Lavigerie, Mercier, Dubois, Wyszyński, Guibert, Verdier...) près du bassin, rêvant d’une Église ouverte et engagée.
Réformateurs pastoraux (Lustiger, Amette, Roncalli, Wojtyła, Petit de Julleville...) dans les cabines du côté soleil, prônant dialogue et proximité.
Traditionnels gallicans (d’Amboise, de Belloy, de Bausset, de Gondi, de Chanac, de Rohan, de Fleury...) sur les gradins, attachés à l’autonomie de l’Église de France.
Traditionnels diplomates (du Bellay, Mazarin, de Birague, Richelieu, de La Tour d’Auvergne, von Fürstenberg, Fesch...) arpentent les couloirs, négociant alliances et compromis.
Rigoristes canonistes (Dormans, Cramaud, Lemoine, de Tournon...) et spirituels (Borromée, Pierre, Hippolyte, Jules Ier, de Morrone...) prient à l’écart, veillant à la pureté de la doctrine.
Premier tour : l’eau froide des certitudes
Chacun vote pour son camp. Les cardinaux, en procession, s’avancent sur le ponton et déposent leur bulletin dans l’urne flottante, qui ondule doucement au centre du bassin.
Aucun camp n’approche de la majorité.
Les gallicans et diplomates s’observent, les réformateurs affichent leur unité, les rigoristes restent fermes.
Fumée noire s’élève d’un vieux sèche-cheveux bricolé sur la terrasse.
Débats, amitiés et concessions
Les débats s’engagent dans les cabines, sur les gradins, et même au bord de l’eau.
Lustiger et Wojtyła dialoguent avec Lavigerie : « L’Église doit écouter la ville, la jeunesse, les pauvres ! »
du Bellay et Mazarin proposent : « Un compromis, un pape rassembleur, respectueux de la tradition mais ouvert au monde ! »
Dormans et Borromée rappellent : « Sans rigueur, pas de renouveau véritable. L’Église doit rester fidèle à sa mission. »
Des amitiés anciennes ressurgissent :
Guibert et Petit de Julleville se souviennent de combats communs pour l’éducation.
de Belloy et de Gondi évoquent la grandeur du clergé parisien.
Deuxième tour : premiers ralliements idéologiques
Les réformateurs sociaux et pastoraux commencent à s’unir derrière Lustiger et Roncalli.
Les traditionnels gallicans hésitent entre du Bellay et Richelieu.
Les diplomates pressent du Bellay d’accepter un programme d’ouverture.
Résultat :
du Bellay progresse nettement, grâce à l’appui de Birague et Mazarin.
Les rigoristes, divisés, commencent à écouter les propositions de compromis.
Fumée noire, mais l’ambiance se réchauffe.
Troisième tour : alliances de quartier
Dans la nuit, les alliances ne sont plus seulement idéologiques, mais aussi géographiques.
Le Marais (rues du Bellay, de Birague, quai des Célestins, rue de Rohan) se réunit : « Nous, du centre historique, devons parler d’une seule voix. »
Le Quartier Latin (rue du Cardinal-Lemoine, rue Jean de Beauvais, Petit Pont Cardinal Lustiger, rue des Patriarches) se concerte : « L’esprit universitaire et pastoral doit peser. »
Le 15e (rue Gerbert, rue de Bausset, rue de Borromée) forme un bloc : « La tradition populaire et ouvrière veut être entendue. »
Le 17e (place du Cardinal-Amette, rue du Cardinal-Guibert, square du Cardinal-Petit-de-Julleville) discute d’un ralliement commun.
Des concessions sont faites : du Bellay promet d’associer les quartiers populaires à la réforme, d’écouter les voix du Marais et du Quartier Latin.
Quatrième tour : la vague du bassin
Les bulletins affluent pour du Bellay.
Les voix du Marais et du Quartier Latin se rallient, séduites par la promesse d’unité.
Le 15e et le 17e suivent, rassurés sur la place de la tradition.
Les saints (Pierre, Hippolyte, Jules Ier) donnent l’exemple du pardon et de l’unité.
Fumée blanche jaillit, acclamée par tous.
Acceptation et proclamation
Puisque du Bellay est le doyen, c’est Dormans (Jean de Beauvais), vice-doyen et plus ancien des cardinaux-évêques, qui s’avance sur le plongeoir :
— Eminence du Bellay, acceptez-vous votre élection au siège de Pierre ?
du Bellay, ému, répond :
— J’accepte, et je prendrai le nom de Jean XXIV, pour unir Paris, la tradition et l’avenir.
Mazarin, protodiacre, proclame depuis le haut du toboggan :
— Annuntio vobis gaudium magnum : Habemus Papam ! Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Ioannem du Bellay, qui sibi nomen imposuit Ioannes XXIV.
Sonnet du nouveau pape Jean XXIV
Paris, où la lumière danse sur la faïence,
Où la foi et la ville s’unissent au matin,
J’ai vu, dans le bassin, grandir l’espérance
D’un peuple en chemin, d’un souffle plus humain.Les cabines bruissaient de débats fraternels,
Les voix du Marais, du Latin, du passé,
Ont noué dans l’eau claire un pacte éternel,
Pour bâtir une Église où tout peut s’embrasser.Je n’ai point cherché faste, ni pourpre, ni trône,
Mais l’appel du troupeau, la clarté du pardon,
Et la force d’aimer, humble et vigilant.Que la grâce divine éclaire ce chemin,
Que Paris, la belle, soit mon doux témoin,
D’un pape pèlerin, d’un pasteur bienveillant.
Premier sermon de Jean XXIV
Chers frères et sœurs,
Dans cette piscine, symbole de purification et de renouveau, nous avons appris à conjuguer nos différences, à écouter la voix des quartiers, des pauvres, des savants, des saints et des humbles.
L’Église de Paris, forte de son histoire, doit être aujourd’hui une Église de la rencontre, du dialogue, du service.
Nous serons fidèles à la tradition, mais ouverts à l’inattendu de l’Esprit.
Nous serons rigoureux dans la foi, mais miséricordieux dans l’accueil.
Nous serons pasteurs, non princes ; serviteurs, non maîtres.
Que la paix du Christ, née dans les eaux de ce bassin, rayonne sur Paris et sur le monde !
Ainsi s’achève ce conclave unique, où la piscine Molitor, bassin plein, aura vu naître, dans l’amitié, la diversité et les quartiers de Paris, un nouveau souffle pour l’Église.
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