jeudi 3 juillet 2025

L'élection de Jean du Bellay en Jean XXIV

Conclave de la Sixtine : Chronique d’une Élection

Jour 1 – L’entrée en conclave

La procession des cardinaux, solennelle, traverse la cour du Vatican. Le doyen, Jean du Bellay, ouvre la marche, suivi du vice-doyen, Bertrand de Chanac, et du protodiacre, Jules Mazarin. Les portes de la Sixtine se ferment, le silence s’installe.
Les factions se rassemblent discrètement :

  • Les réformateurs autour de Borromée, Lustiger, Cheverus, Mercier, Wyszyński, Fesch.

  • Les traditionnels et diplomates autour de du Bellay, Mazarin, Richelieu, Rohan, Amboise, Belloy, Birague, Petit de Julleville.

  • Les rigoristes autour de Dormans, Morrone, Gondi, Guibert, Lavigerie, Verdier, Cramaud.

Premier tour (matinée)

Chacun vote selon sa fidélité de camp.
Résultat :

  • Jean du Bellay : 10

  • Charles Borromée : 8

  • Jules Mazarin : 5

  • Jean-Louis Lefebvre de Cheverus : 4

  • Jean-Marie Lustiger : 3

  • Joseph Fesch : 2

  • Jean Dormans : 2

  • Divers : 2

Aucun camp n’approche la majorité. La fumée noire s’élève. Les cardinaux se retirent pour le déjeuner, les conciliabules commencent.

Jour 2 – Les alliances s’esquissent

Au petit matin, les discussions sont vives.
Mazarin tente de convaincre les réformateurs :
— « Un pape trop novateur effraierait l’Europe. Mais du Bellay saura écouter vos voix. »
Borromée répond :
— « Nous voulons des garanties pour la réforme du clergé et l’éducation. »
Dormans, fidèle à son rigorisme, exhorte à la sainteté :
— « L’Église a besoin d’un pasteur humble, non d’un politique. »

Deuxième tour (matinée)

Des voix des rigoristes se reportent sur Borromée, d’autres sur du Bellay.
Résultat :

  • Jean du Bellay : 14

  • Charles Borromée : 9

  • Jules Mazarin : 6

  • Jean-Louis Lefebvre de Cheverus : 4

  • Divers : 3

Toujours pas de majorité. Fumée noire.

Troisième tour (après-midi)

Les diplomates, sentant la montée de du Bellay, se rallient à lui. Les rigoristes, divisés, hésitent.
Résultat :

  • Jean du Bellay : 18

  • Charles Borromée : 10

  • Mazarin : 4

  • Cheverus : 2

  • Divers : 2

Du Bellay s’approche, mais la majorité n’est pas atteinte.
Le soir venu, les couloirs bruissent d’intrigues.
Richelieu murmure à Lustiger :
— « La réforme viendra plus sûrement avec un homme d’équilibre. »
Guibert et Lavigerie commencent à envisager un ralliement.

Jour 3 – Le consensus se dessine

La nuit a porté conseil.
Borromée réunit ses amis :
— « Nous avons montré notre force, mais il faut l’unité. Si du Bellay promet d’ouvrir la Curie à la réforme, je me retire. »
Dormans, consulté, donne sa bénédiction à ce choix :
— « Mieux vaut un homme honnête, ouvert à l’Esprit, qu’un conclave sans fin. »

Quatrième tour (matinée)

Les réformateurs et rigoristes rallient du Bellay.
Résultat :

  • Jean du Bellay : 25

  • Charles Borromée : 7

  • Jean-Louis Lefebvre de Cheverus : 2

  • Divers : 2

La majorité des deux tiers est atteinte. Fumée blanche.

L’acceptation et le choix du nom

Le vice-doyen, Bertrand de Chanac, s’avance :
— « Acceptez-vous votre élection, et sous quel nom souhaitez-vous régner ? »
Jean du Bellay, ému, répond :
— « J’accepte, et je prendrai le nom de Jean XXIV, en hommage à la tradition et à l’ouverture. »

L’annonce au monde

Le protodiacre, Jules Mazarin, s’avance à la loggia de Saint-Pierre :

« Annuntio vobis gaudium magnum : Habemus Papam ! Eminentissimum ac Reverendissimum Dominum, Dominum Ioannem du Bellay, qui sibi nomen imposuit Ioannes XXIV. »

La foule acclame le nouveau pape.

Épilogue – Un sonnet de Jean du Bellay

Dans la quiétude de ses appartements, le nouveau pape compose, à la manière de son cousin:

Sonnet de l’élu

Rome, où tant de vertus s’affrontèrent sans bruit,
Où l’ambition s’unit à la sainte espérance,
J’ai vu, sous la coupole, éclore la balance
Entre l’ombre du doute et la clarté du fruit.

 

Chacun des deux partis reprit son long circuit,
L’Esprit, dans le secret, fit croître l’espérance,
Faisant naître l’accord là où grondait l’offense,
Unissant la rigueur à la douceur des nuits.

 

Je n’ai point recherché la pourpre, ni le rang,
Mais l’appel du troupeau, la paix, le doux mélange
D’un passé glorieux et d’un avenir franc.

 

Je rends grâce à Celui dont la main nous arrange,
Et promets d’être, ici, pèlerin vigilant,
Gardien d’un peuple uni, d’une Église qui change.

 

Ainsi s’achève ce conclave, où la politique, la ferveur et la poésie se sont unies pour donner à l’Église un nouveau pasteur.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire